30 mai 2024
Scandinavie, chapitre 4 – La Finlande
Nous quittons la côte de la mer de Barents et son peuple et pénétrons les forêts profondes de Finlande.
Il y a quelques années, j’étais un peu perdue dans ma vie. Du coup, comme bon nombre de gens, je me suis tournée vers l’étranger pour me trouver. Après mûre réflexion, j’ai choisi l’Australie où j’ai la chance d’avoir de la famille expatriée.
J’y suis restée 6 mois – de octobre à avril 2017 – et pendant mon séjour, j’ai accumulé beaucoup de photos des différents endroits où je suis allée, des bébêtes que j’ai croisées et des paysages que j’ai admirés.
Voici donc un petit portfolio des différentes étapes de ce voyage (j’ai essayé de me souvenir de deux trois bricoles mais ça commence à remonter …) !
J’ai posé mes bagages chez ma famille à Perth (Australie de l’Ouest) dans un premier temps. J’ai pu découvrir tout doucement la faune locale, les odeurs … Tout y est si dépaysant ! Un de mes souvenirs les plus marquants : le contraste entre les cris surréalistes des Corbeaux d’Australie et le chant mélodieux des Cassicans flûteurs, aussi appelés les Pies australiennes.
Lors de mes premières semaines, j’ai un peu plus étendu mes excursions pour découvrir d’autant plus l’Ouest : le Désert des Pinnacles (Pinnacles Desert), Kings Park et le littoral, royaume des surfeurs.
Puis vint le temps de se retrouver hors de ma zone de confort. J’ai eu la chance d’être mise en contact avec Ben et Wendy, l’adorable couple propriétaire des Wellington Forest Cottages, à 2 heures de Perth en direction du Sud. C’est à partir de ce moment-là que j’ai réellement senti quelque chose changer en moi : je me retrouvais sans ma famille, comme une feuille vierge, face à des personnes qui ne connaissent rien de moi.
J’en retire de très beaux souvenirs, tantôt mélancoliques, tantôt magiques. Le mal du pays est survenu au bout de quelques semaines mais malgré cela, je suis très heureuse d’avoir franchi cette étape. J’ai découvert des endroits sublimes qui resteront à jamais gravés dans ma mémoire : la Vallée des Géants (Valley of Giants), les postes de surveillance de départ de feux perchés en haut des Pemberton’s climbing trees, la Conspicious cliff près de Margaret river, …
Je garde un souvenir très marquant d’une visite de l’aquarium de Busselton au cours de laquelle j’ai sympathisé avec un monsieur. Je me sentais si seule à cette période et cette personne, à travers quelques phrases, a illuminé ma journée ! A cet instant, j’ai ressenti une véritable sensation de plénitude : j’étais au bon endroit au bon moment.
Après cette expérience de plusieurs semaines en immersion avec des locaux, j’ai enfin eu le courage de m’ouvrir plus à d’autres inconnus et de partir à l’aventure. Je ne me sentais pas capable de prendre mon sac et de conduire seule à la découverte du pays donc j’ai pris part à un voyage organisé.
Habituellement, je ne me serais jamais tournée vers ce genre d’offre mais j’avais besoin d’un cadre rassurant pour me libérer de mes angoisses quotidiennes et d’oser explorer davantage ce pays. Je ne regrette absolument pas ma décision : en compagnie d’une dizaine d’européens de tous horizons – italiens, allemands, suisses, anglais … – nous avons vécu de très belles choses pendant 2 semaines.
Partants de Perth, nous sommes remontés en direction de Broome, à plus de 2300 km de là ! Sur le chemin, nous avons nagé avec les requins baleines au dessus de la barrière de Corail d’Exmouth, nous avons vu le désert brûler, nous avons marché au fond des gorges de Karijini et surtout, nous avons beaucoup parlé. J’ai de très beaux souvenirs de ce voyage qui a été pour moi l’occasion de me sentir revivre et de nouveau pouvoir partager des blagues, des expériences et des pensées profondes.
A notre retour, je sentais que la fin du périple australien approchait. Pour la première fois depuis mon arrivée, j’ai fait des sorties avec mes nouveaux potes : visites de musées, journées à la plage, shopping au marché de Fremantle … Je repartais de zéro et ça m’a aidé à reconstruire mon estime de moi-même. Je me sentais enfin mieux dans ma peau et dans ma tête, entourée de gens qui me considéraient et qui m’appréciaient.
Ce voyage m’a transformée. La métamorphose a été douloureuse et chaque étape a été difficile à franchir mais je ne serais pas la même personne aujourd’hui si je n’avais pas fait ce voyage intérieur. Ce n’est pas tant la destination en elle-même qui m’a changée mais juste le fait de me sentir seule face au monde, même lorsque j’étais entourée. J’ai puisé en moi des choses qui ont fleuri 6 mois, 1 an, 5 ans plus tard …
L’Australie est un pays sans concession, où la Nature prend une part indéniable dans la vie de tous les jours. La grandeur de ses paysages et la richesse de l’Histoire aborigène m’a fascinée autant qu’interrogée sur mon propre rapport au sauvage.
Encore maintenant, cette page de ma vie est parfois difficile à voir en face – je me trouvais faible, trop peureuse – mais je vois cette Enola avec beaucoup de tendresse aujourd’hui. Malgré l’image uniquement positive et rêvée que peuvent renvoyer ces photos, je sais ce qui se passait réellement derrière l’objectif et je sais aujourd’hui que l’important, ce n’est pas ce que l’on donne à montrer.
J’encourage chacun et chacune à se lancer dans un voyage, que ce soit à 1 ou 10 000km de chez soi, que ce soit à 20 ou 50 ans. Il n’y a pas d’âge pour se découvrir ou renouer avec soi-même.